Médecine d'urgence 2001, p. 95-102.
© 2001 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS, et Sfar. Tous droits
réservés.
J.L. Gérard, E. Pondaven, P. Lehoux, H. Bricard
Département d'anesthésie-réanimation et de médecine d'urgence,
CHU Côte-de-Nacre, 14033 Caen cedex, France
POINTS ESSENTIELS |
· L'hémorragie et les transfusions
massives génèrent des anomalies de l'hémostase primaire et de la
coagulation.
· Le traitement des hémorragies massives passe par la restauration rapide du volume circulant, le maintien du transport de l'oxygène tout en luttant au maximum contre l'hypothermie. · La transfusion de produits sanguins stables ou labiles n'offre pas de bénéfice s'ils sont administrés de manière préventive. · La transfusion érythrocytaire est indiquée en présence de signes d'hypoxie tissulaire. · Un protocole transfusionnel uniquement basé sur une valeur arbitraire d'hémoglobine ne peut être recommandé. C'est le contexte physiologique du malade qui permet de préciser l'indication transfusionnelle. · L'efficacité de la transfusion des produits à visée hémostatique se juge à partir de l'examen clinique du malade, en particulier la diminution des manifestations hémorragiques. Les tests de laboratoire de coagulation sont peu utiles pour la conduite du traitement. · La transfusion autologue par recueil peropératoire en urgence est une technique transfusionnelle d'absolue nécessité dans les blocs opératoires prenant en charge des urgences traumatiques. · La récupération du sang épanché des hémothorax, en situation préhospitalière, a montré son efficacité. |
Le traitement efficace lors d'une hémorragie massive vise à atteindre deux
objectifs : premièrement, la reconstitution du volume circulant et du volume
interstitiel afin de corriger et de prévenir les conséquences du choc
hémorragique ; secondairement, la préservation des propriétés oxyphoriques
et hémostatiques du volume circulant. En gardant à l'esprit ces deux aspects
fondamentaux du traitement, seront abordées successivement la transfusion
massive et ses conséquences ainsi que les techniques de l'autotransfusion dans
le contexte de l'urgence.
CORRECTION DU POUVOIR OXYPHORIQUE DU VOLUME CIRCULANT
Indication transfusionnelle
L'indication de la transfusion érythrocytaire ne peut s'appuyer sur la
seule mesure de l'hématocrite (Ht) ou de la concentration en hémoglobine (Hb).
Un ensemble de données cliniques et de laboratoire mettant en évidence une
hypoxie tissulaire doit être pris en compte. Autrement dit, un taux
d'hémoglobine bas n'est plus une indication transfusionnelle en soi et, de
plus, aucune valeur seuil isolée du contexte clinique ne peut être proposée.
La normalisation de l'Hb est un objectif insuffisant : c'est le statut
physiologique du malade qui devient prépondérant dans la prise de décision de
transfuser. L'objectif de correction de l'anémie vise l'amélioration d'un
indice pronostique (transport d'oxygène abaissé, extraction augmentée,
acidose lactique, ischémie myocardique...). Il convient d'avoir à l'esprit que
les propriétés de transport de l'oxygène par les globules rouges conservés
diminuent avec la durée de conservation. En effet, dans le sang conservé, le
métabolisme du globule rouge se ralentit et on observe une diminution rapide du
2-3 DPG avec diminution du stock d'adénosine triphosphate. Lorsque le 2-3 DPG
est bas, la courbe de dissociation de l'hémoglobine est déviée vers la gauche
; l'affinité de l'Hb pour l'O2 est grande, donc la libération aux tissus est
faible, d'où le risque d'hypoxie tissulaire. En pratique, il est souhaitable au
cours d'une transfusion massive en urgence d'avoir recours à des concentrés
érythrocytaires dont la durée de conservation est la plus courte possible.
Traitement transfusionnel
Il n'est pas démontré que la correction préventive d'une concentration d'Hb
basse soit bénéfique. Le but de la transfusion érythrocytaire doit rester une
thérapeutique curative. Cependant, il est à noter une évolution dans les
recommandations de bonne pratique clinique (RPC) concernant l'indication d'une
transfusion de globules rouges : les indications uniquement curatives (absence
de transfusion si absence de signes d'anémie aiguë) repose sur des
recommandations contemporaines d'un risque transfusionnel élevé [1]. Plus
récemment, la notion d'indication prophylactique repose sur le fait que la
transfusion doit être envisagée avant l'apparition de signes cliniques
d'anémie aiguë. La conférence de consensus française de 1994 [2] a commencé
par rappeler que les causes d'erreur dans la mesure de l'hématocrite sont plus
nombreuses que pour la mesure de l'Hb, et a donc recommandé de se référer
préférentiellement à cette dernière valeur. La conclusion principale est
qu'il n'y a pas de seuil transfusionnel unique applicable à tous les patients,
mais une zone de concentration d'Hb où l'indication doit être envisagée au
cas par cas. En période chirurgicale, cette zone est comprise entre 7 et 10
g·dL-1 dans les RPC du National Institute of Health de 1988 [3], de la Sfar de
1994 et dans celle de l'Anaes de 1997 [4]. Pour d'autres RPC, notamment celles
de l'ASA de 1996 [5], une transfusion doit être envisagée quand la
concentration d'hémoglobine est comprise entre 6 et 10 g·dL-1. La conférence
de consensus Sfar-Andem a apporté un certain nombre de précisions importantes,
en particulier la nécessité d'adapter le seuil transfusionnel au terrain, au
type de chirurgie et à l'évolutivité actuelle ou potentielle de
l'hémorragie. Le seuil transfusionnel doit être proche de 10 g·dL-1 chez tous
les patients où il existe de facteurs de réduction de leur capacité
d'adaptation à l'anémie : âge avancé, cardiopathie limitant l'augmentation
du débit cardiaque, insuffisance coronaire, prise de médicaments interférant
avec les mécanismes d'adaptation (bêta-bloqueurs, inhibiteurs de l'enzyme de
conversion) et, enfin, insuffisance respiratoire chronique. Les auteurs
soulignent que pour un terrain donné, le seuil transfusionnel doit être plus
élevé, tant que le potentiel hémorragique reste grand. Cependant, il convient
de garder à l'esprit que l'indication purement prophylactique ne peut être
avalisée puisque des études récentes ont clairement démontré que
l'utilisation excessive de la transfusion dans le contexte de la chirurgie
cardiaque [6] ou de la réanimation [7] s'accompagne d'une aggravation du
pronostic [8].
CORRECTION DES PROPRIÉTÉS HÉMOSTATIQUES DU VOLUME
CIRCULANT
Physiopathologie
Le lien entre l'importance du traumatisme et le risque de développer une
coagulopathie est bien établi. Les facteurs physiopathologiques impliqués sont
largement intriqués chez la majorité des patients présentant une hémorragie
massive :
- activation de la coagulation par l'état de choc, entraînant une consommation ;
- dysfonction hémostatique secondaire à l'hypothermie ;
- dilution des facteurs de coagulation.
Les déterminants les plus importants menant au développement de troubles de l'hémostase sont la durée et l'intensité du choc ainsi que l'hypothermie. L'acidose métabolique, évaluée tant par la mesure des lactates sanguins que par le base excès, est un facteur prédictif du besoin transfusionnel du polytraumatisé [9]. Cependant, la correction des propriétés hémostatiques du volume circulant passe d'abord par une restauration de la perfusion tissulaire ainsi que par une correction de l'hypothermie.
Interprétation des paramètres de l'hémostase
L'interprétation des examens de laboratoire est rendu particulièrement
difficile en raison, d'une part, des délais incompressibles de réponse du
laboratoire et, d'autre part, en raison de l'interaction entre les solutés de
remplissage et l'hémostase [10]. L'hémorragie massive isolée entraîne une
réduction proportionnelle de l'activité des facteurs I, II, V, VII, VIII et IX
ainsi que de l'antithrombine [11]. Il en résulte un allongement des temps de
prothrombine (TQ), de thrombine et de céphaline activée (TCA). Cependant, il
est à noter qu'il existe une grande variabilité individuelle dans les mesures
effectuées et qu'il n'existe pas de relation entre les anomalies du TQ et du
TCA avec l'importance du saignement clinique [12] [13]. L'interprétation de la
numération plaquettaire reste difficile. En effet, le remplissage vasculaire
par les cristalloïdes a peu d'impact sur le nombre des plaquettes à l'inverse
de l'action des colloïdes et de la transfusion érythrocytaire. La transfusion
prophylactique de plaquettes ne modifie pas l'évolution de la numération
plaquettaire [14]. Au cours du choc hémorragique, une thrombopénie profonde
peut survenir en raison d'une éventuelle consommation associée. De plus, une
numération plaquettaire normale n'exclut pas une thrombopathie associée.
Dans ce contexte, l'utilité des examens de laboratoire est plutôt limitée. Ils pourront aider à confirmer a posteriori l'efficacité thérapeutique de la transfusion. Cependant, le thromboélastogramme, test d'exploration globale de la coagulation, a montré son intérêt dans le monitorage de la coagulation chez le polytraumatisé [15].
Modalités des traitements transfusionnels
Différents schémas thérapeutiques sont proposés dans la littérature.
Certains reposent sur une stratégie standardisée proposant l'administration de
concentrés plaquettaires et de plasma en fonction de la transfusion d'un nombre
empirique de concentrés globulaires ; le rationnel repose sur l'incapacité des
examens de laboratoire à prédire l'apparition de la coagulopathie au cours de
l'hémorragie [16]. L'utilisation des tests de laboratoire pour indiquer une
transfusion de plasma et de concentrés globulaires reste peu réaliste en
pratique clinique dans le contexte de l'hémorragie massive en urgence. En
effet, dans cette situation, les altérations de l'hémostase sont multiples et
rapidement évolutives. Ainsi, l'approche clinique semble actuellement la plus
appropriée. Le but n'est pas de normaliser les paramètres de l'hémostase mais
d'obtenir la meilleure correction des événements hémorragiques, tout en
minimisant les risques thromboemboliques [17].
Transfusion massive
La transfusion massive [18] se définit comme étant une substitution
transfusionnelle équivalente à plus d'une masse sanguine en moins de 24 heures
[19], ou supérieure à dix concentrés globulaires [20]. Le sang étant froid,
acide, riche en K+, en citrate, en agrégats (leucoplaquettaires), pauvre en
plaquettes, en 2-3 DPG, en facteurs de la coagulation labiles (V et VIII) et
dépourvu de calcium ionisé, la substitution sanguine au cours des hémorragies
massives va générer des altérations de l'hémostase et de l'équilibre
acido-basique et hydroélectrolytique.
Transfusion massive et troubles de la coagulation
Tout apport transfusionnel supérieur à une fois la masse sanguine d'un
patient interfère avec les paramètres de la coagulation. La décroissance
quantitative des facteurs de la coagulation plasmatique n'est pas
proportionnelle aux quantités de sang transfusées. Cette diminution est
progressive, elle survient dès les premières heures de la transfusion massive.
Trois facteurs (V, VIIIc, fibrinogène) peuvent présenter un déficit immédiat
majeur avec des taux inférieurs à 30 % [11]. Ces variations sont liées à
plusieurs mécanismes et événements où les phénomènes de dilution sont
d'importance variable. Ils dépendent du type et de la nature des produits de
substitution, auxquels s'ajoutent les capacités qu'ont les patients à libérer
certains facteurs de réserve. De plus, des phénomènes de coagulation
intravasculaire peuvent majorer le déficit. À ces anomalies de la coagulation,
s'ajoutent celles de l'hémostase primaire, conséquence de l'apparition d'une
thrombopénie, phénomène constant au cours de la transfusion massive. À cette
thrombopénie, s'associe fréquemment une thrombopathie. À côté de ces
anomalies plaquettaires, peuvent exister des perturbations rhéologiques liées
à la diminution de l'hématocrite. En effet, lorsque sa valeur est inférieure
à 26 %, la répartition préférentielle des plaquettes en périphérie du flux
sanguin n'est plus respectée [21]. L'administration prophylactique de facteurs
de coagulation avec le plasma frais congelé (PFC) est largement pratiquée dès
que les pertes sanguines dépassent une masse sanguine. L'efficacité de cette
supplémentation est contestée [22]. Pour certains auteurs, la transfusion
massive requiert plus une supplémentation en plaquettes qu'en facteurs
d'hémostase [23]. Cependant, d'autres études ont montré que les apports
plaquettaires n'étaient pas toujours efficaces et que ces apports
complémentaires de PFC aidaient à rétablir une bonne hémostase [11]. La
persistance du syndrome hémorragique, une fois l'hémostase chirurgicale
réalisée, est le plus souvent liée à une coagulopathie de consommation,
voire une perte de fonctionnalité des facteurs plutôt qu'à un phénomène de
dilution. En revanche, la meilleure prévention de la survenue de ces
complications passe par le réchauffement efficace du malade et des solutés de
perfusion, des apports de calcium, le maintien d'une normovolémie et d'une
hémodilution modérée.
Transfusion massive et intoxication citratée
Les concentrés érythrocytaires, mais surtout le plasma frais congelé ou
les concentrés plaquettaires, apportent 1,8 g d'ion citrate pour 500 mL. Le
citrate est utilisé comme anticoagulant dans les solutions de conservation des
fractions sanguines en raison de sa propriété de fixer le calcium ionisé. Il
est rapidement métabolisé par le foie ou les reins. Un parenchyme hépatique
sain et normalement vascularisé est capable de métaboliser en une minute 10 mL
de solution anticoagulante.
Les intoxications citratées aiguës, responsables de troubles de la conduction cardiaque (diminution de l'excitabilité, allongement de QT), de manifestations hémorragiques ou d'alcalose métabolique sont exceptionnelles et ne sont observées que pour des apports de PFC supérieures à 1 mL·kg-1·min-1. Dans ce contexte, il est recommandé de surveiller la survenue de telles complications par le suivi de l'électrocardiogramme où l'allongement de l'espace QT précède toujours les troubles de l'hémostase. L'abaissement du calcium ionisé est un paramètre qu'il faut surveiller. Ces désordres sont contrôlés par l'administration de chlorure de calcium (1 g par litre de PFC [24] ou quatre concentrés érythrocytaires).
Transfusion massive et hypothermie
Dans un contexte d'hémorragie massive, la transfusion peut majorer ou
induire une hypothermie en raison de la température des produits transfusés.
En effet, les concentrés érythrocytaires utilisés sont conservés à 4 oC.
L'hypothermie est impliquée dans les troubles de la coagulation. Elle est
responsable d'une diminution du métabolisme du citrate [25]. Hewson a montré
que la majorité des coagulopathies de consommation sont initiées, non pas par
le caractère massif de la transfusion, mais par la durée et la sévérité du
choc hémorragique et de l'hypothermie [23]. Il en résulte la nécessité d'une
attention toute particulière à porter pour le réchauffement des patients au
cours des transfusions massives. Les méthodes traditionnelles proposées
concernent les appareillages de réchauffement externe, les couvertures
chauffantes et le réchauffage des solutés de perfusion.
Transfusion massive et troubles hydroélectrolytiques et
acido-basiques
La transfusion massive peut majorer ou induire une acidose métabolique en
raison du pH des produits transfusés. Le plus souvent, cette acidose est la
conséquence de l'hypoperfusion tissulaire en rapport avec la gravité du choc
hémorragique. Cependant, le plus souvent, on observe une alcalose métabolique
liée à la production de bicarbonates à partir du citrate. Les troubles
ioniques associés : l'hyperkaliémie, la baisse ou l'élévation anormale du
calcium ionisé, l'hypomagnésémie, bien que rares, doivent être recherchés
systématiquement par la surveillance du ionogramme sanguin au cours de la
transfusion massive.
AUTOTRANSFUSION
En urgence, la transfusion autologue (autotransfusion) est limitée
exclusivement à la récupération de sang perdu au niveau de lésions
vasculaires spontanées ou provoquées, épanché dans une cavité naturelle de
l'organisme (plèvre ou péritoine) [26]. La récupération du sang en urgence a
donc un objectif essentiel, le remplissage vasculaire, qui s'éloigne de celui
de la récupération peropératoire des actes chirurgicaux programmés : la
limitation des pathologies transmises par le sang homologue. Ainsi, dans le
contexte de l'urgence, la qualité première d'un système de recueil de sang
est de collecter, dans les meilleures conditions possible, le sang perdu, et de
le restituer le plus rapidement possible en limitant les complications et
accidents liés à ces manipulations. Deux options sont disponibles; elles
diffèrent par leur technologie [27] [28].
Systèmes d'autotransfusion simples du sang total épanché
(type I)
Ils sont d'utilisation facile et rapide et sont peu onéreux. Le sang
épanché est aspiré sur un premier filtre de 170 m, anticoagulé par du
citrate, et retransfusé au travers d'un second filtre. Les caractéristiques du
sang récupéré sont de qualité médiocre : Ht voisin de 30 %, fonctions et
survie des érythrocytes subnormales, concentration d'Hb libre variable
(fonction du niveau de dépression et de la durée de récupération), absence
de plaquettes fonctionnelles, présence de facteurs de coagulation activés, de
produits de dégradation de la fibrine, de débris cellulaires, de solution
anticoagulante et éventuellement de solution d'irrigation.
Systèmes d'autotransfusion avec lavage et concentration
(type II)
Ces systèmes font appel à des dispositifs plus complexes et plus onéreux.
La phase de récupération est suivie d'une phase de concentration puis de
lavage avant la restitution du sang. Il existe des systèmes à cycles
séquentiels et d'autres à lavage continu permettant le recueil de faible
volume de sang épanché. Le produit sanguin obtenu après concentration-lavage
est quasi exclusivement constitué de globules rouges en solution salée avec un
Ht de 50-60 %. La qualité des hématies obtenues après anticoagulation par
héparine est voisine de celle des hématies circulantes. La concentration d'Hb
libre dans la poche de recueil est variable, elle dépend de la qualité du
cycle de lavage, du niveau d'aspiration ; elle est de toute manière nettement
moins élevée que dans les systèmes de recueil de type I. Le produit sanguin
obtenu est dépourvu de facteurs de coagulation, de débris cellulaires, de
produits de dégradation de la fibrine. Il ne contient pas de plaquettes
fonctionnelles.
Principales complications
Les désordres de la coagulation décrits peuvent relever de mécanismes
différents :
- une dilution progressive des plaquettes et des facteurs de coagulation est possible en cas de réinjection de quantité importante de sang récupéré ;
- une contamination par les solutions anticoagulantes, en particulier l'héparine.
Ces troubles sont spontanément réversibles en 48-72 heures, ou contrôlés immédiatement par des supplémentations en facteurs de coagulation et plaquettes.
Le risque septique est majoré par des manipulations inadaptées des systèmes. En pratique, la récupération du sang en urgence doit se faire dès l'ouverture de l'abdomen par le chirurgien. Si l'inventaire des lésions traumatiques met en évidence une lésion d'organe creux, ce sang ne doit pas être réinjecté au malade, en dehors d'une situation hémodynamique catastrophique.
Efficacité
Les systèmes de type I ont montré leur efficacité, en particulier dans le
contexte de la récupération de sang des hémothorax, en préhospitalier [29],
et de la chirurgie de guerre. L'utilisation des systèmes de type II au sein des
blocs opératoires prenant en charge les urgences traumatiques a modifié de
manière considérable la stratégie transfusionnelle des patients en état de
choc hémorragique. À l'heure actuelle, ce type de matériel doit
impérativement faire partie de l'équipement de tel bloc opératoire.
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