L'encéphalite à tiques

Rédaction : Ch. Santré, janvier 2002.

L'encéphalite à tiques est une arbovirose (transmise par la piqûre d'un arthropode) qui sévit principalement en Europe centrale et de l'Est ainsi que dans les pays scandinaves, et, est aussi observée dans l'Est de la France. Elle est due à un arbovirus (virus TBE) transmis par les tiques.

L'homme est contaminé par la salive d'une tique infectée, lors d'une piqûre qui est indolore et passe souvent inaperçue. Comme le virus est excrété dans le lait, il peut être propagé par des produits laitiers faits avec du lait de vache, de chèvre ou de brebis non pasteurisé. Quelques cas d'infections par la consommation de lait non bouilli provenant d'animaux infectés (chèvres) ont été observés en Pologne, en Slovaquie et en Yougoslavie.

La maladie sévit le plus souvent en foyer ruraux pendant la période d'activité des tiques : au printemps et en été, parfois jusqu'en novembre. Pour l'homme, le risque d'être contaminé est fortement lié à la pratique d'activités en plein air dans les zones des foyers d'endémie : agriculture, travail en forêt, chasse, randonnée, camping, ramassage des champignons et des baies, éventuellement opérations militaires.

Elle est due au virus TBE (Tick-Borne Encephalitis) appartenant à la famille des Flaviviridae, transmis par une tique. La mortalité est élevée en Europe de l'Est (20 à 40 %) et d'environ 2 % en Europe occidentale.

Formes cliniques

Le tableau clinique réalise une panencéphalite, prédominant sur les régions fronto-temporales, le noyau lenticulaire, le tronc cérébral, le cervelet et la moelle.

Les manifestations cliniques dépendent de la virulence de la souche. Après une période d'incubation allant en moyenne de 7 à 14 jours la maladie évolue en 2 phases :

La première, qui dure de 1 à 8 jours, ressemble à un syndrome grippal. Elle associe fièvre, fatigue, maux de tête et courbatures.

Après une période de 1 à 20 jours pendant laquelle la fièvre disparaît, et chez environ 1/3 des sujets contaminés, survient la deuxième phase, sévère, avec un tableau de méningo-encéphalite, d'apparition brutale et d'évolution prolongée. Chez certains patients, des formes spinales, souvent fatales ont été décrites. Il existe des paralysies séquellaires dans 10 à 20 % des cas.

Les formes graves sont plus fréquentes après 40 ans et les formes mortelles après 60 ans. Il n'existe aucun traitement spécifique. La corticothérapie n'est pas indiquée.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la présence d'anticorps spécifiques anti-TBE dans le sérum et le LCR (IgM), présents dès le 4ème-8ème jour.

Prévention

Étant donné les modes de transmission de la méningo-encéphalite à tique, les premières mesures préventives contre cette maladie sont :

De se prémunir contre les piqûres de tiques.

Éviter de consommer des produits laitiers faits de lait de vache, de chèvre ou de brebis non pasteurisé.

Un vaccin est disponible en France dans des conditions particulières de délivrance et d'utilisation.

Indications de la vaccination

La vaccination s'adresse, dans les zones d'endémie, aux sujets exposés aux risques : (1)

Professionnels de zones rurales notamment agriculteurs, bûcherons, forestiers et garde-chasses;

Résidents ou voyageurs devant séjourner en plein air (campeurs, randonneurs...).

Contre-indications

Personnes allergiques aux protéines de l'œuf.

Personnes présentant une hypersensibilité à la gentamycine ou à la néomycine.

Nourrisson de moins de 1 an : la vaccination est généralement déconseillé pendant la première année de vie, en raison d'une éventuelle réaction vaccinale, sauf si celui-ci est exposé à un risque réel d'infection.

Grossesse et allaitement : prudence en l'absence de données, mettre en balance les avantages et les risques.

Modalités de la vaccination

Le vaccin n'est disponible en France qu'en Autorisation Temporaire d'Utilisation de Cohorte (1). Il ne peut être prescrit et administré que dans un Centre de Vaccinations Internationales.

La primo-vaccination comporte 3 injections de 0,5 ml pour l'adulte et l'enfant de plus de 1 an. La deuxième injection se fait 1 à 3 mois plus tard, la troisième injection intervient 9 à 12 mois après la deuxième (1). En cas d'exposition persistante, un rappel peut être effectué tous les 3 ans (1).

Pour en savoir plus :

  1. Vaccin contre la méningo-encéphalite à tiques. BEH n°40/1996.

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