ENCEPHALITE HERPETIQUE

Elle représente environ 10 % des encéphalites virales

Signes cliniques

Un syndrome infectieux : La fièvre est habituelle, atteignant 40°C en moins de 48 heures, accompagnée initialement de myalgies, de céphalées, de vomissements.
Des troubles de la conscience, allant de la simple obnubilation au coma profond. Des troubles du comportement peuvent les précéder. Les signes évocateurs de l'origine herpétique sont les troubles de mémoire, troubles phasiques, impression de déjà vécu, hallucinations olfactives, auditives ou gustatives.
Des crises consulsives de type divers, rarement absentes. Il peut s'agir de myoclonies généralisées ou focalisées, de tonico-clonies généralisées, de crises motrices partielles dans 40 % des cas. Des crises subintrantes ou un état de mal constituent des éléments de pronostic réservé.
Les signes déficitaires peuvent manquer. Il s'agit de déficits moteurs (mono ou hémiplégie, paralysies des nerfs crâniens, myélite) ou de mouvements anormaux (dystonies, myoclonies d'action, tremblements).
Les manifestations neurologiques peuvent s'associer de façon très variable et réaliser des tableaux très disparates, à la fois dans leur expression clinique et dans leur degré de sévérité.

Examens complémentaires

La ponction lombaire révèle le plus souvent une lymphocytose (10 à 1000 cellules/mm3) avec hyperprotéinorachie, inconstante ou modérée (< 2,5 G/l) avec une glycorrachie normale. Parfois, le LCR peut être normal. La PCR Herpès est très sensible et spécifique. Elle peut être négative en début d'évolution et reste positive après plusieurs jours de traitement. Le dosage d'interféron alpha positif constitue un argument en faveur de l'origine herpétique.
L'électroencéphalogramme est essentiel. Le tracé d'une encéphalite herpétique peut être typique, avec la présence d'une activité pseudo-périodique (2 à 3/seconde) uni ou bilatérale sur fond d'ondes lentes. Outre l'intérêt diagnostique, l'EEG apporte un argument pronostique, étant considérés comme péjoratifs la désorganisation du tracé et surtout sa non réactivité et son aplatissement au-delà de la première semaine de coma.
L'examen scannographique cérébral est fréquemment normal au début de l'évolution. Après un intervalle de cinq jours, il peut montrer des hypodensités focales, temporales, uni ou bilatérale prenant le contraste en son centre avec oedème périlésionnel.
L'IRM plus sensible, montre classiquement des hypersignaux temporaux en T2. 

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Diagnostic différentiel

Les encéphalites virales du patient atteint du SIDA sont de plus en plus fréquentes : Papovavirus, CMV, VIH sont les virus les plus fréquemment en cause.
Les encéphalites post infectieuses, bien plus fréquentes, peuvent se voir dans les suites de la plupart des infections virales (infections respiratoires aiguës non spécifiques, virus ourlien et myxovirus, virus E.B., virus R.S., entérovirus). La symptomatologie n'a rien de spécifique et seule la séroconversion apportera un argument étiologique précis. Le pronostic dépend du virus en cause : il est très réservé dans la rougeole (30 à 50 % de mortalité et séquelles), ce qui souligne l'intérêt de la vaccination. Ailleurs, le pronostic d'ensemble est excellent, le risque vital étant faible et le taux de séquelles inférieur à 5 %.
Méningoencéphalites parasitaires :
Paludisme (accès permicieux)
Toxoplasmose (immunodéprimé, SIDA)
Cryptocose (immunodéprimé - SIDA)

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Traitement

La précocité de ce traitement est fondamentale, toute suspicion du diagnostic doit faire débuter le traitement.

Le ZOVIRAX® à la posologie de 10 mg/kg.8 h pendant 10 jours. De rares cas de rechute ou d'échecs ont été rapportés. Dans ce cas, le traitement est repris pendant 15 à 21 jours.
 En l'absence de certitude, dans la crainte d'une méningite listérienne, on peut associer  une amino-pénicilline ou le cotrimoxazole.

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Pour en savoir plus :

Cours sur l'encéphalite herpétique par le Pr JP Stahl