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Français des Greffes : 0 800 20 22 24 à partir du 22 juin 2001
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ARTICLE PARU DANS L'ÉDITION DU MONDE DU 24.06.01
Adopté en 2000 pour trois ans, le "plan Greffe" a pour but d'améliorer l'accès à la greffe des malades en attente d'organe ou de tissu. Pour y parvenir, il est prévu d'aménager les prélèvements d'organes sur les sujets en état de mort cérébrale. A cette fin, "le nombre des centres habilités à les faire a déjà été augmenté de sept unités pour réduire les inégalités régionales d'accès à la greffe", souligne le ministre délégué à la santé, Bernard Kouchner. De plus cent trente postes, équivalent temps plein, seront créés au cours des trois prochaines années au sein des hôpitaux. "Quarante pour cent des postes ont été créés en 2001, le reste le sera avant 2003." L'activité de prélèvement sera valorisée pour les centres hospitaliers qui la pratiquent. "Si la France est sur le point d'être autosuffisante pour les prélèvements et greffes de cornée, il n'en va pas de même pour les autres organes, en particulier les reins, dont les indications de greffe s'étendent à des personnes de plus en plus âgées. Notre but est donc d'augmenter en trois ans le nombre de donneurs de 16 ou 17 par million d'habitants à 20", insiste Bernard Kouchner. Autre dossier : les greffes de moelle, qui défraient
régulièrement la chronique lorsqu'on échoue à trouver dans les
banques française et mondiale un donneur dont la moelle est
compatible avec celle du malade à traiter.
UNE ÉDUCATION À LA SANTÉ PUBLIQUE Ce problème est spécifique de la greffe de moelle, qui doit être réalisée entre personnes ayant le système immunitaire le plus proche possible. Mercredi 20 juin, le ministre a d'ailleurs rappelé que seulement 200 greffes de moelle avec donneur étaient réalisées en France chaque année et que seules 60 d'entre elles sont effectuées à partir de la consultation du fichier français des volontaires au don de moelle osseuse. Le développement des banques de sang placentaire est aussi à l'ordre du jour, car ce sang est riche en cellules souches plus tolérantes aux incompatibilités HLA. Enfin, le développement de l'information du public et de la réflexion sur le don d'organes fait partie du "plan Greffe". En effet, qui connaît aujourd'hui les problèmes éthiques et personnels posés par les greffes ? Au cours des années 1960, leur développement était suivi et discuté avec passion par le public, qui n'en a plus qu'un vague souvenir. "Sept heures chaque année doivent être consacrées à l'éducation à la santé publique, et notamment au don d'organes, dans l'enseignement primaire et au collège", insiste Bernard Kouchner. Le projet de révision des lois de bioéthique comporte un élargissement des personnes susceptibles de donner leurs organes de leur vivant. Cela aussi devrait alimenter la réflexion de chacun. La greffe et le don d'organes sont une cause d'intérêt national. "C'est une entreprise, martèle Bernard Kouchner, qui repose sur la solidarité. Et chaque fois qu'en France on fait appel à la générosité, ça marche." Élisabeth Bursaux |
ARTICLE PARU DANS L'ÉDITION DU MONDE DU 24.06.01
La greffe n'est pas un moyen de traitement comme les autres et ne le sera jamais. "Elle cristallise en un geste tout ce qui fait la grandeur de l'homme : le don, le partage et, par une métaphore surprenante, la lutte contre le rejet", disait l'an dernier Martine Aubry, alors ministre de l'emploi et de la solidarité, en annonçant son plan Greffe. "Mais la greffe est confrontée depuis toujours à un grave problème, la rareté des organes donnés", souligne Marilyne Sasportes, directrice de recherche à l'Inserm, spécialiste des problèmes immunologiques de la greffe. Et c'est à cette pénurie, à laquelle l'Etablissement français des greffes et le ministère de la santé vont consacrer une journée pour sensibiliser l'opinion, que les pouvoirs publics ont décidé de chercher à remédier en créant les moyens de développer l'information sur le sujet : communication avec les médecins réanimateurs pour les sensibiliser aux besoins des malades en attente de greffe, avec les jeunes, avec les familles au moment dramatique où la décision doit être prise de donner les organes d'un être cher tout juste décédé. Actuellement la greffe fait partie des traitements incontournables pour un certain nombre de maladies. La reconnaissance de la mort cérébrale et les prélèvements d'organes, uniquement dans ces conditions, ont été en grande partie à l'origine de l'amélioration du taux de réussite. A la fin des années 1950, alors que la réanimation était encore balbutiante, une mort très particulière a été reconnue. Elle est due à l'arrêt de la circulation cérébrale et à la mort du cerveau, quelques heures avant que les autres organes, et notamment le cœur, cessent de fonctionner. On parlait alors de "coma dépassé" bien qu'il ne s'agisse pas d'un coma. Les causes de ces morts sont particulières en ce qu'elles touchent toujours des personnes victimes d'une lésion grave, traumatisme ou hémorragie, à l'intérieur du cerveau. Si on est plus familier avec la mort cardiaque, définie par l'arrêt des battements du cœur, le diagnostic de mort cérébrale est plus méconnu, car elle survient de façon progressive. Des études montrent que 1,5 % à 5 % des décès se font sur le mode cérébral. Nombre de ces morts cérébrales ne sont pas recensées par les réanimateurs, ce qui contribue à aggraver la pénurie de greffons susceptibles d'être transplantés. Une pénurie dont les causes sont multiples. En premier lieu, vient la diminution des cas de mort cérébrale, notamment grâce à la prévention de nombre de traumatismes. "Les réanimateurs-préleveurs ne sont pas toujours motivés, car ils sont dévalorisés par rapport aux transplanteurs", explique également Marilyne Sasportes. Depuis 1991, la loi impose une séparation totale
entre les équipes chargées de recenser et de prélever les organes
d'une part et celles qui pratiquent les transplantations.
La concurrence entre l'activité de prise en charge de donneurs potentiels d'organes et de tissus et les autres activités de réanimation est souvent mise en avant pour justifier que, faute de ressources humaines appropriées, certains réanimateurs se montrent réticents à prendre en charge des patients en mort cérébrale ou renoncent à mettre en œuvre la procédure de prélèvement, en raison de la charge de travail exigée par les autres patients en réanimation. Enfin, la difficulté d'aborder les familles et la crainte d'augmenter leur détresse interviennent également pour ne pas recenser tous les cas de mort cérébrale. DE NOMBREUSES RÉTICENCES Facteur aggravant, 30 % des familles refusent de laisser faire un prélèvement d'organes sur leur proche. Elles ne sont pas préparées à la confrontation avec la mort cérébrale et, dans bien des cas, la décision d'accepter ou non le prélèvement se joue au cours des contacts établis avec l'équipe soignante. Or les conditions matérielles et humaines dans lesquelles les familles sont accueillies au sein des unités de réanimation ne sont pas toujours satisfaisantes. L'attention insuffisante qu'on leur porte explique les réactions d'hostilité de leur part. Comment concilier les soins lourds prodigués en réanimation et l'accueil des familles ? Les entretiens et le respect d'un délai entre l'annonce de la mort et la demande de don influencent également la décision. Les causes de la pénurie de greffons ont été analysées par les pouvoirs publics, qui ont décidé de lancer il y a un an un "plan Greffe". Inciter la population à parler de la mort, du don de soi, à se figurer en receveur potentiel, est un des volets du plan qui aura chaque année un moment fort à l'occasion de la Journée du don et de la greffe. Cette année, un concours de philosophie a rassemblé 1 217 élèves de terminale sur le sujet "Ce que je donne dans le don d'organe, est-ce une partie de moi-même ?" La lauréate, Ariane Carmignac, élève en terminale littéraire au lycée Marceau de Chartres, récompensée récemment au lycée de Montgeron par le ministre délégué à la santé, Bernard Kouchner, concluait sa dissertation par ces mots : "Je donne de moi-même, non pas tant de mon enveloppe corporelle - qui, à elle seule, ne peut suffire à me définir - que d'une certaine solidarité d'esprit à laquelle je participe." Élisabeth Bursaux Bibliographie
La famille face à la loiSelon la loi (article L. 671-7), est présumée consentante toute personne qui n'a pas fait connaître son opposition au prélèvement en s'inscrivant sur le registre national des refus. Faute d'éléments provenant du défunt, le médecin "doit s'efforcer de recueillir le témoignage de la famille" . La loi ne prévoit pas de demander l'accord de la famille mais les Français connaissent peu les règles de droit régissant le domaine du prélèvement d'organes. "Leurs souhaits rejoignent le bon vieux droit commun portant sur la question de la sépulture. En l'absence de directive précise du défunt, c'est la famille qui indique ce qu'il aurait souhaité", constate Robert Carvais, chercheur en histoire du droit. Le choix législatif en faveur du consentement présumé, institué dans l'intention d'éviter les refus de la part des familles, est le plus souvent ignoré, tant par les médecins que par les familles. |
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