Parlons-en
pour mieux choisir
"
Dans ma famille, la mort, on n'en parlait pas, c'était une manière pour nous
de conjurer le sort. Cela faisait peur. Un jour, la discussion est venue sur
le sujet : qui était prêt à donner ou non, un de ses organes après sa mort ?
"
Isabelle, 33 ans Région parisienne [Lire le témoignage]
La
greffe : vers une nouvelle vie
" Être greffé c'est : vivre le quotidien avec un étonnement
sans cesse renouvelé, vivre dans la suave fragilité de l'instant, vivre
de par la générosité humaine.
Bruno, Paris [Lire
le témoignage]
La
greffe : l'acte qui sauve une vie
Au fil des jours et des mois, le traitement anti-rejet se stabilise. Mes
forces reviennent. La vie se normalise. L'espoir, les projets renaissent.
Jean-Marie Valenciennes [Lire
le témoignage]
Un
acte relayé
J'ai été contente de savoir que grâce à Virginie, quatre vies avaient
été sauvées et que deux personnes avaient retrouvé la vue.
Christiane, maman de Virginie Région parisienne [Lire
le témoignage]
Don
d'organes, don de vies : pensons-y
La greffe va avoir lieu. Je vais pouvoir offrir une partie de mon foie
pour sauver ma fille. Je suis heureuse à l'idée de participer activement
à la survie de mon enfant.
Ce don, ce fut avant tout un acte d'amour, le cadeau d'une vraie nouvelle
vie.
Juliette Provence [Lire
le témoignage]
La
mort encéphalique : en parler avant qu'elle ne nous surprenne
Il y a quatre ans, Max, mon mari, est mort à 33 ans. Fauché par une
voiture, il est tombé dans le coma. Le lendemain, on m'a appris qu'il
était en état de " mort encéphalique ". L'équipe médicale m'a demandé
s'il était favorable au don d'organes. Nous en avions parlé un an auparavant
à l'occasion d'une émission de télévision. Nous étions tous les deux d'accord.
Mais en parler c'est une chose : le jour où ça vous tombe dessus, c'est
différent.
Caroline, épouse de Max Paris [Lire
le témoignage]
Parlons-en
pour mieux choisir
" Dans ma famille,
la mort, on n'en parlait pas ; c'était une manière pour nous de conjurer le
sort. Cela faisait peur. Un jour, la discussion est venue sur le sujet : qui
était prêt à donner ou non, un de ses organes après sa mort ? Pas facile de
lever un tabou. Dire que l'on se sent mieux de parler de la mort serait mentir.
Mais maintenant nous nous savons capables d'en discuter ensemble et comprenons
la nécessité de choisir de donner ou non ses organes et tissus après notre mort.
Si par malheur, un jour, un médecin nous pose la question : " votre parent était-il
d'accord pour faire le don d'un de ses organes ? " , nous ne serons pas surpris
et nous pourrons répondre instantanément. Aujourd'hui, nous nous sentons solidaires
des malades en attente de greffe et comprenons l'inquiétude et l'angoisse de
leur famille…alors que nous ne les connaissons pas. "
Isabelle, 33 ans Région parisienne [Haut de page]
La
greffe : vers une nouvelle vie
" Être greffé c'est : vivre le quotidien avec un étonnement sans cesse renouvelé,
vivre dans la suave fragilité de l'instant, vivre de par la générosité humaine.
Être greffé c'est aussi : effacer les limites entre soi et l'autre, reconstruire
sa propre identité par l'incorporation de l'étranger, mieux que la tolérance,
faire avec l'autre un nouveau soi.
Enfin être greffé c'est pour moi : recréer l'unité primordiale des morts
et des vivants, redonner un sens constructif à la mort, faire de la mort la
source de la vie et en chaque instant m'efforcer d'être digne de la générosité
qui me fait vivre. "
Bruno, Paris [Haut de page]
La
greffe : l'acte qui sauve une vie
7 mai 1997… 7h
Après 4 jours d'hospitalisation, le diagnostic est tombé : insuffisance
rénale totale ! J'entrais brutalement dans le monde de la dialyse. Inscrit
sur la liste d'attente gérée par l'Établissement français des Greffes,
je n'avais plus qu'à attendre…durant 3 ans, 5 mois et 4 jours.
11 octobre 2000… 3h du matin
Au téléphone : " Ici le docteur Lemaître. Préparez-vous, appelez une ambulance,
venez à l'hôpital. Je vous attends…on va vous dialyser car vous pourriez
être greffé aujourd'hui. " Je n'ose y croire, c'est merveilleux et terrible
à la fois.
28 octobre 2000
Je rentre chez moi, tôt le matin. La maison est encore endormie. Je retrouve
mon cadre familier, mon bureau, la cuisine : et là je prends conscience
de ma nouvelle vie. Je suis là…comme il y a très longtemps.
Au fil des jours et des mois, le traitement anti-rejet se stabilise. Mes
forces reviennent. La vie se normalise. L'espoir, les projets renaissent.
La
gratitude envahit le plus profond de mon être envers celui ou celle
qui, en faisant ce don d'organe, à permis à l'inconnu que
je suis de redevenir un homme à part entière. Je leur dédie
ces quelques lignes.
Jean-Marie,
Valenciennes [Haut
de page]
Un
acte relayé
Février 1995
Nous sommes restés une heure dans une salle d'attente avant d'apprendre que
Virginie, 29 ans, était en état de mort encéphalique et que c'était fini. Elle
avait été transférée dans un " service d'ultime réanimation " et l'attente reprit
pour moi dans une ambiance irréelle, avec ce bruit insupportable de matériel
de surveillance dont je me souviendrai toute ma vie. Quand ma sœur s'approcha
de moi, je savais ce qu'elle allait demander et j'ai répondu : " je suis d'accord
pour que Virginie donne ses organes mais il faut demander à son compagnon ".
Je savais alors que cela aurait été une décision de ma fille. Elle avait toujours
regretté de ne pas avoir fait ses études de médecine . Elle aurait aimer soigner
des personnes.
Je suis restée toute la nuit avec elle… Le prélèvement n'a eu lieu que le lendemain.
Après l'opération, ma fille nous a été rendue environnée de mimosas ; elle était
très belle.
On aurait dit une princesse égyptienne.
J'ai été contente de savoir que grâce à Virginie, quatre vies avaient été sauvées
et que deux personnes avaient retrouvé la vue. J'ai su que le cœur de Virginie
avait été donné à un homme, papa d'un enfant de trois ans.
Aujourd'hui, je cherche de toutes mes forces à accompagner avec des mots aussi
dure que la perte d'un enfant et le don de ses organes pour tenter d'humaniser
l'intolérable… et de faire mon deuil. "
Christiane, maman de Virginie Région parisienne [Haut de page]
Don
d'organes, don de vies : pensons-y
" Ryslène est née à la fin du mois de septembre quelque part en Provence
.
Cela aurait pu être le début d'une belle histoire mais son teint de porcelaine
a rapidement pris une couleur de safran. Quatre semaines après, le diagnostic
tombait : atrésie des voies biliaires. Une seule solution : la greffe de foie
. Notre première réaction fut la peur de perdre notre enfant : comment trouverait-on
un autre petit foie pour remplacer celui qui tait malade. Les médecins m'informent,
je découvre qu'il existe la possibilité de faire une greffe hépatique à partir
de donneur vivant apparenté. Je réalise que c'est notre dernière chance. Question
cruciale : qui va être le donneur ? Nous nous proposons spontanément avec son
père. Il s'avère que c'est moi car je suis la seule compatible . Ensuite, c'est
la rencontre avec le chirurgien qui va être déterminante pour moi. Enfin des
informations claires, des paroles rassurantes mais qui ne minimisent pas les
risques de l'intervention.
Puis c'est l'émotion, la joie. La greffe va avoir lieu. Je vais pouvoir offrir
une partie de mon foie pour sauver ma fille. Je suis heureuse à l'idée de participer
activement à la survie de mon enfant.
Ce don, ce fut tout un acte d'amour, le cadeau d'une vraie nouvelle vie. Aujourd'hui,
Ryslène va très bien : les longs mois d'hôpital n'ont altéré ni sa beauté ni
sa gaîté. "
Juliette Provence [Haut de page]
La
mort encéphalique : en parler avant qu'elle ne vous surprenne
" Il y a 4 ans, Max, mon mari est mort à 33 ans. Photographe, il se déplaçait
souvent. Fauché par une voiture, il est tombé dans le coma. Le lendemain, on
m'a appris qu'il était en état de " mort encéphalique " . L'équipe médicale
m'a demandé s'il était favorable au don d'organes. Nous en avions parlé un an
auparavant à l'occasion d'une émission de télévision . Nous étions tous les
deux d'accord. Mais en parler c'est une chose : le jour où çà nous tombe dessus,
c'est différent.
J'ai accepté : j'ai été soulagé de prendre cette décision même si ce n'est pas
facile d'assumer cette responsabilité. Ce qui m'a aidée dans cette épreuve,
c'est que j'allais avoir notre deuxième enfant une semaine plus tard puisque
j'étais enceinte de plus de huit mois. Je n'ai pas eu le temps de me laisser
aller. Aujourd'hui, j'ai envie de témoigner pour aider les gens qui attendent
des organes : qu'ils continuent à espérer, de croire en la bonté des gens, à
leur générosité. "
Caroline, épouse de Max Paris [Haut
de page]