Le cathétérisme artériel

C.H.R.A

POSE ET GESTION DES CATHÉTERS ARTÉRIELS

Date de diffusion : 01/03/2001
Version : 01

Rédigé par : Anne Sophie DUMON
Vérifié par :
 Ch. SANTRÉ
Validé par :
non validé

Remonter vers soins infirmiers

Indications

Matériel

Le cathéter
Le système de purge
La tenue des intervenants
Nécessaire pour la pose
Voies d’abord

Mise en place

Surveillance et entretien

La courbe de pression
Les prélèvements biologiques
Pansement
Ablation du cathéter
Complications

 

L'usage du cathéter artériel en réanimation se justifie :

chez les patients instables sur le plan hémodynamique (le monitorage continu de la pression artérielle par voie sanglante constitue alors un avantage certain),
lorsque des prélèvements sanguins itératifs sont nécessaires,
Lorsque la mesure de la pression artérielle non invasive manque de rapidité ou de précision (en cas d’hypo- ou d’hypertension extrême).

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Le cathéter

La complication la plus grave du cathétérisme artériel est l’ischémie par thrombose. Il est recommandé d’utiliser des cathéters en Téflon ou en polyuréthane d’un diamètre de 18 Gauge pour les artères fémorales et de 20 Gauge pour les autres artères. Il est démontré qu’il faut privilégier les courtes longueurs (entre 3 et 5 cm) pour les artères de petit diamètre (radiale).

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Le système de purge

On utilise un système permettant de maintenir un débit continu de 2 ml/h, et autorisant les purges manuelles discontinues.

Le montage du circuit nécessite :

Un sérum physiologique de 500ml (le bénéfice de l’anticoagulation systématique n’a pas été démontré),
Une tête de pression,
Une poche à pression,
Un support de tête de pression,
Un pied à perfusion,
Un câble et un module de pression.

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La tenue des intervenants :

Le médecin : l’asepsie chirurgicale est impérative. L’opérateur doit porter :
Un chapeau
Un masque
Des gants stériles
Une blouse stérile
L’infirmière doit porter :
Un chapeau
Un masque
Une surblouse propre
Des gants à usage unique

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Nécessaire pour la pose :

Un chariot de soin
Un plateau de VVC
Un grand champ stérile fenêtré
Des compresses stériles
Fils de suture
Gamme antiseptique choisie (Bétadine ou Biseptine)
Pansement occlusif absorbant
Une seringue de 10cc
Un flacon de Xylocaïne
Une aiguille verte

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Voies d'abord

Artère radiale 

C’est le site le plus courant de cathétérisme artériel car il s’agit d’une artère superficielle et ayant un réseau vasculaire collatéral. Les contre-indications à cette voie d’abord sont exceptionnelles (syndrome de Raynaud, artérite de Burger et les hyperlipidémies majeures).

Artère fémorale :

Site de cathétérisme artériel souvent privilégié dans les situations d’urgence. Le diamètre de l’artère fémorale facilite sa ponction malgré sa situation plus profonde. Les principaux inconvénients de cette méthode sont les risques de coudure et de déconnexion. Contre-indication absolue : ponction sur du matériel prothétique.

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La pose du cathéter exige une asepsie rigoureuse

Double désinfection cutanée :
Quelques minutes avant le cathétérisme, l’infirmière effectue une première préparation cutanée qui comprend plusieurs étapes :
dépilation à la tondeuse (si nécessaire)
lavage avec un savon antiseptique
rinçage à l’eau stérile
séchage
désinfection large
Des compresses imbibées d’antiseptique sont placées sur la zone de ponction en attendant la pose du cathéter

Avant la pose, le médecin effectuera une seconde désinfection cutanée dans des conditions chirurgicales.

Technique :

    1. Le médecin pratique une anesthésie locale.
    2. Montage et purge du circuit de la ligne artérielle.
    3. Canulation de l’artère et fixation du cathéter à la peau.
    4. Connecter la ligne de monitorage.
    5. Pansement occlusif absorbant (type Opsite).

Le zéro de référence :

Il est représenté par l’oreillette droite. Divers points de repère ont été proposés : en décubitus dorsal, régler la hauteur de la tête de pression par rapport au malade (ligne axillaire moyenne).
Mettre en contact la tête de pression avec l’air atmosphérique et demander le zéro au niveau du moniteur. Echelle à 120 mmHg.
Vérifier la bonne qualité de la courbe de pression, le reflux, le gonflage de la poche de pression à 300 mmHg.
Pour éviter les risques de thrombose et vérifier la perméabilité du système, il est recommandé d’effectuer des bolus de sérum physiologique (2 à 3ml) toutes les 2 h.

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La courbe de pression

Le réglage et l’activation des alarmes est OBLIGATOIRE.

La pression artérielle est un phénomène oscillant qui comporte deux composantes principales : une composante moyenne (PAM) autour de laquelle oscille une composante pulsée. La pression artérielle systolique (PAS) et la pression artérielle diastolique (PAD) ne sont que des points particuliers de la courbe. La PAM est la valeur de pression nécessaire pour assurer le débit de perfusion. Elle est mesurée directement par le moniteur et sa valeur est exacte même en cas d’arythmie. L’erreur de mesure sur la PAM n’excède pas 2%. La PAM est en pratique le paramètre essentiel du monitorage de la pression artérielle. La PAS augmente de l’aorte à la périphérie tandis que la PAD diminue. Les valeurs périphériques ne reflètent donc qu’imparfaitement les valeurs aortiques. Une chute de pression se manifeste plus nettement sur la PAS que sur la PAM. La PAS a donc valeur d’alarme. L’affichage de la courbe doit être permanent pour une validation visuelle immédiate, en dehors des valeurs numériques calculées et affichées par le moniteur.

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Prélèvements biologiques

Port de gants à usage unique obligatoire.
Utiliser des compresses stériles bétadinées.
Désinfecter le robinet.
Adapter le système de prélèvement et prélever un volume de purge suffisant (3 à 5 ml – utiliser un tube sec).
Tous les examens biologiques peuvent être prélevés sur ce cathéter.
Rincer la ligne à l’aide du sérum sous pression et du tube de purge (ne jamais utiliser de seringue car risque d’embolisation).
Fermer le robinet avec un bouchon stérile.

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Pansement :

Le pansement du cathéter artériel doit être renouvelé dans des conditions d’asepsie rigoureuse, au moins tous les 3 jours.

Tenue de l’infirmière et de l’aide-soignante :

Masque
Charlotte
Surblouse propre
Port de gants (stériles pour l’IDE)

Matériel nécessaire :
Un chariot de soin
Un set à pansement stérile (champ, compresses, gants)
Gamme antiseptique
Une ampoule d’eau stérile de 20ml
Pansement occlusif transparent (type Tegaderm) pour les jours suivants la pose.

Technique :
Lavage de mains antiseptique.
L’aide-soignante retire le pansement à changer.
L’infirmière vérifie l’absence de réaction inflammatoire au niveau du point de ponction du cathéter.
Désinfection cutanée en 4 temps (lavage, rinçage, séchage et antisepsie)
Mise en place d’un pansement occlusif semi-perméable transparent.
Noter la date du soin.

Recommandations :

Respecter la notion de système clos.

Réduire les manipulations et regrouper les gestes techniques.

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L'ablation

Elle est effectuée sur prescription médicale dès que le cathéter n’est plus nécessaire, dès qu’il n’est plus fonctionnel, ou lorsqu’il y a un problème d’inflammation ou d’infection.

Elle s’effectue dans les mêmes conditions d’asepsie qu’un changement de pansement.

Dès le retrait, vérifier l’intégrité du cathéter.

La mise en culture n’est pas systématique.

Une compression manuelle doit être maintenue jusqu’à l’arrêt du saignement au niveau du point de ponction. En cas de troubles de l’hémostase ou de cathétérisme fémoral, un pansement compressif est nécessaire quelques heures.

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Complications pouvant être observées

La thrombose artérielle

Les thromboses de l’artère radiale sont les plus fréquentes. Les signes d’ischémie peuvent aller de la simple nécrose cutanée au point d’insertion du cathéter jusqu’aux formes plus graves nécessitant une stratégie thérapeutique d’urgence, voire une chirurgie (amputation d’un ou plusieurs doigts).

Infection sur cathéter

C’est la deuxième complication la plus grave. Le cathéter se trouve colonisé par des micro-organismes et des signes infectieux locaux apparaissent.

La durée d’utilisation du cathéter reste un facteur de risque discuté. Le nombre de manipulations influe probablement sur la survenue de l’infection.

L’incidence des bactériémie sur cathéters est très faible (proche de 0%).

Injections accidentelles dans le cathéter artériel

Elles peuvent entraîner un tableau ischémique. Elles doivent être évitées en identifiant clairement la ligne artérielle.

Hématome du point de ponction

Il se forme lors de la pose ou du retrait du cathéter et peut facilement être maîtrisé par compression.

Il peut favoriser la survenue d’une thrombose ou d’une infection.

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