Ventilation non invasive (VNI)

Rédaction : Anne-Sophie DUMON, juillet 2001

Définition :

La VNI regroupe l'ensemble des techniques d'assistance ventilatoire prenant en charge tout ou partie du travail respiratoire en l'absence de dispositif endotrachéal afin d'assurer une ventilation alvéolaire satisfaisante.
Les résultats de plusieurs études tendent à démontrer que ce mode ventilatoire réduit la morbidité, le risque d'infection nosocomiale et la durée de séjour hospitalier par rapport à la ventilation conventionnelle avec intubation.

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Indications de mise en œuvre :

Soutien au long cours de la respiration chez les patients insuffisants respiratoires chroniques.
Alternative à l'intubation endotrachéale chez de nombreux patients en insuffisance respiratoire aiguë hypercapnique et/ou hypoxique.
Peut permettre un sevrage plus rapide en permettant une extubation plus précoce.
Patients présentant un syndrome d'apnée du sommeil.
Défaillance respiratoire postopératoire

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Aspects pratiques :

La VNI la plus utilisée est la VNI en pression positive. En imposant, lors de la phase inspiratoire, une pression positive au sein des voies respiratoires, le respirateur prend le relais des muscles respiratoires et du diaphragme, ce qui permet de diminuer la consommation d'O2 par ces muscles mis au repos.
La réalisation pratique de la VNI, autorisant une ventilation discontinue sur 24 heures, suppose des choix qui vont concerner aussi bien le masque (nasal ou facial) que les modes de ventilation et leurs réglages.
Les modes ventilatoires applicables en débit ou en pression sont variables : le mode assisté-contrôlé (VAC), l'aide inspiratoire (AI) et la BIPAP sont les plus couramment utilisés. On peut aussi employer la ventilation spontanée (VS) avec une pression expiratoire positive (PEP).
La VNI se caractérise par l'existence de fuites aériennes autour du masque ou par la bouche, qui sont quasi constantes. Ceci impose de rechercher une ventilation de compromis qui, en minimisant les fuites, permet une ventilation alvéolaire suffisante et assure un confort acceptable pour le patient.

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Avantages :

souplesse d'utilisation
autorise l'élocution, l'alimentation, la toux physiologique
mobilisation simplifiée
pas de sédation
sevrage initié d'emblée par la ventilation discontinue sur 24 heures

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Complications et principaux inconvénients :

il faut la coopération du patient
intolérance locale du masque (irritation arrête du nez, escarres)
fuites aériennes qui peuvent compromettre l'efficacité de la ventilation (en présence d'une sonde gastrique par exemple)
charge de travail initiale pour l'équipe soignante
parfois emploi d'une mentonnière la nuit pour les patients ventilés avec un masque nasal et qui ne gardent pas la bouche fermée
Irritation des yeux (signe de fuite d'air)
Ballonnement abdominal lié au passage d'une partie de l'air dans l'estomac

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Soins infirmiers :

Le choix du masque

Le masque a un rôle très important car de ses qualités dépendra l'efficacité du traitement. Il existe différents modèles de masques : 

le masque facial disponible en plusieurs tailles
le masque nasal standard ²
le masque nasal " moulé " (réalisé manuellement en pâte de silicone à partir de l'empreinte du nez)

Il est fréquent qu'il soit nécessaire d'utiliser plusieurs types de masques pour rechercher à la fois la meilleure étanchéité et le meilleur confort.
Une bonne évaluation du masque choisi se fait sur plusieurs heures de ventilation.
Prendre le temps de placer le masque correctement. Il est inutile voire déconseiller de trop serrer les élastiques de maintien car, plutôt que d'améliorer l'étanchéité, cela risque de créer des fuites et d'abîmer le nez.

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Mise en œuvre de la VNI

Être à l'écoute du patient et le rassurer à la mise en route de la VNI. Cette méthode de ventilation nécessite toujours une période d'adaptation pendant laquelle le patient peut ressentir quelques difficultés (impression de recevoir trop d'air ou pas assez, ou de ne pas respirer au rythme de la machine). Au besoin, voir avec le médecin pour réajuster les paramètres de ventilation.
Prévenir le patient qu'une courte sensation de gêne respiratoire peut apparaître dans les minutes qui suivent le débranchement. Ce phénomène est lié au fait que le poumon, mis au repos pendant la ventilation, doit à nouveau accomplir la totalité du travail. Surveiller la saturation.

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